Jean Moré présente "Les colonnes flottantes"

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LANDSCAPE ART - Les colonnes flottantes de Jean Moré

Biographie / 4

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UNE RENAISSANCE...

Michel Devaux et Nicole

Alors que je créais depuis dix ans des colonnes flottantes, j’ai été peu à peu saisi d’un doute profond sur l’opportunité de poursuivre dans cette voie. En effet, jusqu’alors je m’étais surtout posé des questions sur le "comment": comment construire de plus hautes colonnes, comment mieux résister au vent, comment et par qui faire fabriquer ces énormes cylindres, comment les financer, pour ne citer que quelques-uns des problèmes qu’ils posaient.

Et c’est juste au moment où les principales difficultés techniques étaient en voie d’être résolues qu’a surgi l’autre question, la question à laquelle je n’avais pas eu le temps de réfléchir et de répondre : "pourquoi"? C’est au cours d’une séance d’essais, que Michel Devaux venu prêter main forte, m’a proposé des débuts de réponses et redonné courage. Que ses interprétations aient été justes peut demeurer incertain pour beaucoup, mais pas pour moi. Il a d’emblée placé mon travail dans le champ d’une quête à la limite de l’impossible - combat semblable à l’escalade, où pour réussir et survivre, le grimpeur doit s’engager tout entier. Une fois accomplis les gestes qui le mènent à son but, le grimpeur sans témoins garde de son exploit le souvenir gratifiant d’une victoire sur les difficultés et sur lui-même.

Etait-ce suffisant ? Michel allait plus loin... Il pensait que mes constructions éphémères pouvaient donner lieu à une création pérenne : la photographie pouvait saisir la grâce fugitive de mes mastodontes, grâce qu’ils ont souvent dans les phases les plus inattendues de leur existence. Elle pouvait permettre à mes colonnes de dépasser le stade de la prouesse technique, leur donner le statut d’œuvres poétiques, de mondes étranges et fabuleux, qu’elle mettrait à la portée de tous. Il y avait là une esquisse de chemin. Celui-ci me conduisit dans les mois suivants à une véritable renaissance créative. Aujourd’hui, je suis prêt.

Je cherche le photographe qui me cherche, sans le savoir...

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